L’intelligence artificielle améliore-t-elle la qualité de travail : étude de HEC Paris

Une récente étude de la prestigieuse école de commerce en France HEC Paris vient d’être publiée. Elle concerne l’apport de l’intelligence artificielle sur les performances au travail. Résultat : les neurones de notre cerveau humain dépassent de loin le ChatGPT. 

L’enquête de HEC Paris sur les performances de l’intelligence artificielle au travail

En France, l’école de commerce  HEC Paris vient de publier une enquête sur l’apport de l’intelligence artificielle sur la qualité de travail des étudiants. Il s’agissait d’évaluer les performances de l’agent conversationnel ChatGPT, un chatbot capable de générer du texte.

ChatGPT

Rappelons que la spécificité du ChatGPT est qu’il est capable de s’adapter à une large gamme de sujets et de styles de langage. Cela signifie qu’il peut être utilisé pour des applications telles que la génération de contenu pour les réseaux sociaux, la rédaction de scripts pour les films et les séries télévisées, ou encore la création de chatbots pour les entreprises.

Enquête d’HEC

L’enquête d’HEC Paris sur l’IA au travail a été menée auprès de quarante-neuf étudiants de première année de master en économie comportementale à HEC Paris . Ces derniers se sont rendus à un devoir en classe. Chacun d’entre eux s’est vu attribuer aléatoirement deux études de cas, parmi les quatorze étudiées en cours. Il leur a été demandé d’y répondre de la manière suivante : 

Pour la première étude de cas, les étudiants devaient rédiger leur réponse à partir de leurs seules connaissances personnelles.

Pour la deuxième étude de cas, une réponse apportée par ChatGPT (sans que les étudiants le sachent) leur était proposée : ils devaient alors l’évaluer et la corriger si besoin.

Études de cas

A l’issue de l’épreuve, les réponses ont été notées selon un barème commun, l’important étant que les étudiants fournissent des réponses complètes. Les résultats de l’enquête sont sans appel :la note moyenne de la réponse de ChatGPT (une fois avoir été corrigée par les étudiants qui le jugeaient nécessaire) était inférieure de 28% à la note moyenne des réponses écrites de A à Z par les étudiants. Cette expérience en classe suggère qu’il y a des situations dans lesquelles les étudiants font un travail nettement moins bon lorsqu’ils sont aidés par l’IA que lorsqu’ils travaillent seuls.

Mieux vaut donc se fier à ses seuls neurones… Non pas que le Chat GPT soit inutile, seulement, l’une des compétences clefs de l’avenir que nous devons apprendre à enseigner aujourd’hui, c’est de savoir comment les chatbots peuvent réellement nous aider.

Bref, il s’agit de savoir faire un usage intelligence du chatbot. L’étude montre ainsi que les professionnels de demain pourraient fournir un travail nettement meilleur en l’effectuant seul, plutôt qu’en se faisant aider par une intelligence artificielle. Il faut cependant apprendre à travailler avec les IA aujourd’hui, pour optimiser le travail des collaborateurs. 

Les nouveaux métiers grâce à l’IA

Il faut savoir que les façons dont l’intelligence artificielle transforme l’organisation du travail sont déjà nombreuses. Des avocats qui utilisent ChatGPT pour les aider à régler des affaires de divorce, des médecins qui y font appel pour choisir des traitements, des algorithmes qui dictent leurs ordres à des manutentionnaires, autant d’exemples qui montrent l’influence grandissante de l’intelligence artificielle sur les pratiques professionnelles.  Notons parmi les nouveaux métiers en ce domaine :

Data engineer/Ingénieur des données :

Expert en identification de données, la data engineer est garant de la pertinence et de la qualité des données brutes ainsi que du respect des bonnes pratiques et de la fluidité des processus de collecte et de gestion.

Ingénieur en IA :

Chef de projet ou développeur, l’ingénieur en IA conçoit des applications intégrant de l’IA. L’ingénieur en intelligence artificielle conçoit des programmes informatiques capables de raisonner comme l’homme afin de répondre à des tâches complexes. Chercheur et informaticien de haut niveau (bac + 5 minimum avec expérience), l’ingénieur en IA peut travailler pour des domaines d’activité très divers. C’est à la fois un chercheur et un informaticien.

Chatbot master :

Entouré d’experts (développeurs, data scientist, ingénieurs en programmation linguistique), le chatbot master programme et alimente le chatbot pour qu’il soit capable de répondre aux questions des utilisateurs de façon fluide et de réagir en cas d’imprévu (nouvelle situation, panne, question non comprise…).

• Il suit la performance et les tests. Il définit les fonctionnalités, le ton et l’arborescence des dialogues.
• Il envisage tous les scenarios possibles.
• Il doit prévoir les éventuelles fautes que ferait un utilisateur et veiller à intégrer un rédactionnel parfait (syntaxe et orthographe).
• Le chatbot master fait le lien entre le client, la direction et l’équipe technique.
• Il est en mesure d’imaginer les questions, les réactions et d’apporter des solutions cohérentes à toutes les problématiques, du côté des impératifs clients et du côté des experts techniques.

La fonction est parfois divisée en deux métiers : le premier gère l’aspect technique et le deuxième est chargé du contenu.

Pour terminer, voici quelques exemples chatbots célèbres : Duolingo (pour apprendre les langues), Beauty bot (Sephora), Lara (Meetic), Team de Nuit par Novanuit® (Sanofi).

D’autres formes de chatbot existent : conseiller bancaire (Mastercard), conseiller médical (Your.MD), guide touristique (Ask Mona), styliste personnel (H&M), conseiller de vente (Ebay), animateur de concours (Disney), services d’actualité (CNN, Le Parisien), agent de voyages (SNCF), commande de repas (Burger King), choix de film (And Chill)…

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